Marseille – Paris : match électoral
Au mois de décembre, c’est l’époque des sans-abris qui meurent de froid, des pics de consommations, et des inscriptions sur les listes électorales.
Ne reculant devant aucun marronnier, j’ai testé l’inscription sur les listes électorales à Paris et accompagné un électeur-cobaye dans son périple marseillais.
1/ Marseille
Le cobaye est très surpris d’apprendre qu’il est encore possible de s’inscrire sur les listes électorales le 27 décembre. Des affiches municipales auraient soi-disant encouragé les Phocéens à ne pas attendre le 31 mais surtout à procéder à leur inscription avant le 15 décembre.
Un coup de fil à « Allo-Mairie de Marseille » plus tard, le cobaye se rend à l’antenne de sa mairie d’arrondissement la plus proche. Dès l’entrée, il prend un ticket, comme au rayon charcuterie. Super !, se réjouit-il, il y a peu de monde, dans 10 minutes c’est réglé. Sauf que :
- Le tableau d’affichage des numéros de tickets d’attente ne marche pas
- Sur quatre guichets ouverts, un seul traite les inscriptions sur les listes électorales (donc pas besoin de tableau électronique compliqué pour gérer la file d’attente, ouf). Les 3 autres se limitent en ces périodes de « fêtes » au dépôt de dossiers et retrait de CNI ou de passeport.
- Le seul guichet dédié aux électeurs est bien entendu celui où l’on a placé le plus incompétent. Le jeune Kevin (le prénom figurant sur sa gourmette a été changé pour préserver sa réputation au collège), est en stage "je suis en 3ème et je découvre le monde de l’entreprise". Il ne connaît pas la liste des pièces justificatives de la nationalité française, ni celle des justificatifs de domicile ; il ne sait pas imprimer un document qu’il a rédigé sur son ordinateur ; il doit demander la permission à ses collègues pour photocopier la carte d’identité.
Une heure plus tard, le cobaye ressort avec son justificatif d’inscription, mission accomplie.
Indice de drôlerie : 75 % (les gens qui viennent et qui prennent tous un ticket alors que ça sert à rien, Kevin qui se trompe de lettres sur son clavier….)
Taux de pénibilité : 80% (un monsieur qui s’assoie à côté et qui a une haleine de hareng saur ; en plus, il nous parle…)
Appréciation : tout ce temps perdu pour ça, c’est vraiment que le cobaye n’aime pas Gaudin et espère sa destitution !
2/ Paris
Moi j’attends le 28 décembre pour filer à la Mairie de mon arrondissement à 2 chiffres. Forte de mon expérience d’accompagnatrice d’il y a 24h, je me munis d’une montre, d’un livre, d’une bouteille d’eau et de mon écharpe pour filtrer les mauvaises odeurs.
Et ben même pas la peine : les quatre dames sont efficaces et rapides, la dizaine de personnes devant moi s’est évaporée en quelques minutes.
J’ai juste eu le temps de lire par-dessus l’épaule de mon voisin un bout de scénario de la future série de TF1 (ça m’a l’air bien nul, quelle surprise...)
Indice de drôlerie : 15 %
Taux de pénibilité : 50 % (il faisait froid ce jour-là...)
Appréciation : rapide, efficace, et avec le sourire, que demander de plus ?
Indice de drôlerie : 15 %
Taux de pénibilité : 50 % (il faisait froid ce jour-là...)
Appréciation : rapide, efficace, et avec le sourire, que demander de plus ?